Rapport d'activités 2019

L’ensemble des études, notes, cartes publiées en 2019 est réuni dans ce document pour retracer une année d’activité avec l’Atelier.

Rapport d'activités 2019 – Atelier parisien d'urbanisme © Apur

Le 16  mars 2020, le président de la République annonçait le confinement de l’ensemble de la population française à partir du 17  mars pour une durée qui s’est prolongée jusqu’au 11  mai.

Toutes celles et ceux en capacité de télétravailler étaient invités à le faire. La direction de l’Apur, en lien avec les représentants des personnels a proposé à chacun des salariés une possibilité de travail à distance. En 24  heures, grâce à la mobilisation de toutes et tous, une nouvelle organisation est mise en place permettant la continuité de nos activités.

Au moment de la publication de ce rapport d’activités, nous entrons dans une phase post-confinement dont nous ne connaissons ni la nature ni la durée. La crise sanitaire et le confinement imposés à tous vont laisser des traces, un nouvel équilibre des priorités va se dessiner : services de santé mais aussi services de proximité, accès au numérique, rééquilibrage des usages de certains espaces, permanence du télétravail, relocalisation de la production, développement des circuits courts et de la ville du ¼ d’heure, sans oublier la revalorisation des services essentiels et les métiers « travailleurs clefs ».

La crise actuelle incite aux interrogations et invite à réfléchir à des nouvelles grilles d’indicateurs. Se posent des questions de santé, de risques, d’économie mais aussi de mobilité, d’usage des espaces, de l’impact de la digitalisation sur nos modes de vies et donc de l’immobilier, des impacts en matière de qualité de l’air, du bruit, de biodiversité… Et si l’avenir est incertain, nous savons que demain seront les années du Grand Paris, de la gestion du risque, du numérique et de l’hyper local, les années de la nature, du faire, du circuit court, du déjà-là, les années de notre capacité à ralentir et de savoir donner une place à l’autre, à la différence, à celui qui est à la rue.

En 6 ans, le monde avait déjà beaucoup changé et l’Apur avait su s’adapter, innover, inventer. Beaucoup de nos travaux récents proposent des connaissances et des analyses en appui aux collectivités qui doivent dans une urgence absolue apporter des réponses sur le plan de la gestion spatiale, de l’économie et du social. L’approche carbone climat, la mobilité, les vulnérabilités en santé environnementale, les évolutions des équipements et des services, la prévention de l’habitat dégradé, le réemploi et l’économie circulaire en particulier dans le champ du BTP, l’e-commerce, la mobilité des personnes en situation de handicap, l’accueil des personnes à la rue trouvent une actualité renforcée.

Nous sommes engagés auprès de tous nos partenaires. À Paris, durement touché, les données et les études sur l’espace public et les commerces sont mobilisées pour aider à la mise en place de la distanciation physique. Les données sur les équipements de santé, la connaissance très fine de la population et de l’occupation du parc de logement sont mises à profit pour aider les actions post-confinement. Des travaux sont lancés autour du SCOT avec la MGP, mais aussi avec le renforcement de nos bases de données projets, équipements, nature, services pour apporter une connaissance actualisée à l’échelle territoriale, autour des quartiers de gares avec la SGP et la DRIEA, et avec les syndicats techniques.

La crise sanitaire nous interpelle et nous demande d’aller plus loin, dans un avenir dont nous ne savons encore rien sauf peut-être une chose : dans la grande révision qui va s’imposer, nous aurons, plus qu’avant encore, besoin d’études permettant aux décideurs du Grand Paris de demain de décider en connaissance de cause.

Et si nous ne savons pas ce que sera notre agglomération future dans ce nouveau contexte, rien ne nous interdit (au contraire !) d’espérer. En particulier une ville plus égalitaire, accueillante pour tous et plus agile face aux risques. Sans doute nous verrons de nouveaux modes de vie s’installer, une nouvelle valeur donnée aux espaces : autant de beaux défis à affronter même s’ils sont redoutables. Avec tous les partenaires de l’Atelier, à toutes les échelles, le suivi des informations et des données pour documenter les impacts des changements sur les tissus urbains et la population sera central – quitte à devoir infléchir nos travaux voire les réorienter autour de nouveaux indicateurs.

Aller plus loin demandera du temps et beaucoup d’échanges, entre nous, avec vous. Nous avons de nombreux atouts, ce qui est déjà là, premier support de la ville durable, l’intelligence des villes qui certes consomment mais aussi produisent. Les villes inventent depuis toujours, elles sont le reflet de notre « exception culturelle ». La ville est diverse : villes anciennes, historiques, tissus pavillonnaires, villes de l’après-guerre, grands ensembles. Chacune de ces formes urbaines met ses atouts à notre disposition si nous savons les mettre à profit : le pavillonnaire tissu urbain pilote pour la ville écologique passive, les grands ensembles, ville de l’après-guerre, sources d’inventions culturelles et sociales, la ville ancienne expression des identités historiques, socle des centralités.

Au cœur de tout, la ville est citoyenne et le citoyen est acteur de sa ville. Il en a le goût et de plus en plus, le temps : de nouveaux liens vont s’installer entre la ville et le citadin qui demanderont moins de normes et plus d’invention et de souplesse.

Et pour citer Bruno Latour qui s’exprimait le 3  avril 2020 « Si on ne profite pas de cette situation incroyable pour changer, c’est gâcher une crise ». L’Apur sera au rendez-vous grâce au travail réalisé ensemble.

Ce rapport d’activités 2019 est le témoin de cette richesse et nous vous en souhaitons une bonne lecture.

Claude Dargent, conseiller de Paris, président de l’Apur
Dominique Alba, architecte, directrice générale de l’Apur
 

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