Les migrants qui ont constitué les principales vagues d’immigration à Paris sont nombreux à arriver aujourd’hui à l’âge de la retraite. Ils sont confrontés à des conditions de vie généralement difficiles, déjà mises en évidence, notamment dans l’étude de l’Apur consacrée à l’implantation d’un «Café social à Paris». Enfin, souvent captifs des prestations de retraite, beaucoup ont renoncé à rentrer au pays et connaissent l’isolement voire le dénuement. L’objet précis de cette étude est de mieux connaître les caractéristiques et conditions de vie de ces Parisiens âgés de 60 ans et plus, issus de pays non communautaires. Une analyse statistique souligne en premier lieu l’augmentation de leur effectif, qui passe de 44 000 à 49 000, de 1990 à 1999. Il devrait atteindre, selon les estimations prévisionnelles, 60 000 en 2008 et 76 000 en 2017. La hausse concernera tout à la fois les immigrés originaires du Maghreb, d’Afrique Noire et d’Asie. Les difficultés que rencontrent les immigrés âgés dans leur vie quotidienne sont inventoriées et analysées en détail, selon un classement en sept rubriques: l’accès aux droits, les revenus et la précarité, le logement, la santé, la solitude, la place des femmes et la fin de vie. Des préconisations sont avancées face aux difficultés identifiées.