En presque 50 ans, le parc de bureaux a plus que doublé dans le périmètre de la Métropole du Grand Paris, passant de 20 à plus de 42 millions de m². Afin d’appréhender cette croissance, de rendre compte du parc tertiaire actuel et d’anticiper les grandes tendances à l’œuvre, l’Apur met en regard les évolutions de surfaces et leurs répartitions géographiques avec les données d’autorisations de construction et transformation, les taux de vacance, les loyers et les évolutions de l’emploi.
Paris qui concentrait presque 70% des bureaux métropolitains en 1975 n’en compte plus que 42% en 2022. Sur les dix dernières années, ce développement territorial s’est amplifié et, hors Paris, trois territoires captent les trois-quarts de la croissance. Plaine Commune (2,5 M de m²) a vu son parc sextuplé, Paris Ouest La Défense (8,3 M de m²) a quadruplé et Paris Est Marne&Bois (1,5 M de m²) a plus que décuplé. L’analyse des autorisations administratives révèle que cette croissance du parc entre 2013 et 2022 de 4,8 millions de m² est principalement portée par la construction avec 8 millions de m² autorisés, 2 millions à la démolition et 1,8 million de m² à transformer, même si de nouvelles dynamiques s’engagent.
Le croisement de ces données quantitatives avec le nombre d'emplois démontre une certaine déconnexion entre la création de surface de bureaux et le volume d'emplois créé à l'échelle métropolitaine. Alors que ceux-ci ont augmenté de 7,6%, les surfaces de bureaux croissaient plus rapidement +10,6%. À l’échelle territoriale certains voient leur m² faiblement augmenter ou diminuer alors que leur nombre d’emplois évolue positivement comme à Paris ou Paris Terres d’Envol. À l’inverse d’autres voient leur parc augmenter plus rapidement que l’emploi. Le difficile rapprochement, en raison des périmètres de données, avec les taux de vacance permet de compléter l’analyse et d’établir que celui-ci est plus haut, dans les secteurs où d’importantes surfaces ont été construites récemment.
Par la mise en regard de différents indicateurs avec les dynamiques du parc de bureaux métropolitain, cette étude permet aussi de donner à lire les grands enjeux à venir dont :
- les nouvelles attentes des entreprises pour se relocaliser dans des quartiers mixtes et attrayants ;
- l’évolution du parc plus par adaptation que par création ;
- l’importante transformation à venir du parc construit durant les années 85-95 ;
- le potentiel de diminution des surfaces par le recourt au télétravail et la baisse du ratio de surface par salarié ;
- l’impact des 168 gares de transport en commun ferré entre 2020 et 2030 dont 68 du Grand Paris Express.
